Mon oncle pi ma tante restais pas loin de la station su’l’bôrd du traque a Grand Isle.
Moi pi mon cousin s’plantais d’boute su’l’bôrd du traque quand un rtain passais a 50 milles a heures. Nous on grouillais pas, mais quand on fixais nos yeux su’l’train qu’allais si vite, on dirais que c’étais nous autres qu’allais 50 milles a l’heure pi c’est le train qu’étais arrêté. C’étais le parfait illusion d’aller en que part sans y aller.
On aimais itou r’garder les trains décollés de la station. Une char a la fois, bang-bang-bang une vingtaine de fois si pas plusse. Pi, même si y commencais assez slow, l’train prenais d’la vitesse dans rien d’temps.
La y a pu d’station, pu maison, pu d’train qu’arrête. Y a même pu grand train qui passe par icitte du tous. Ca r’viendra jamais.
J’pensais a ça l’autre jour pi j’ai écris une chanson a propos de watcher les trains décollés:
Déboute su’ l’bôrd du traque
Watcher les trains décoller
Me d’mandant ou j’aurais pu aller
Si j’aurais osé embarquer
Si j’aurais osé embarquer
J’t’aurais pas rencontré
Si j’aurais osé embarquer
J’t’aurais jamais aimé
J’ai décidé d’rester
A Grand Isle ou je suis née
Pi j’ai jamais regretté
De pas avoir embarqué
Déboute su’ l’bôrd du traque
Y a pu grand train a watcher
Déboute su’ l’bôrd du traque
Ont peut toujours rêver.
Don Levesque is a Grand Isle native who worked in community journalism for almost 35 years. He was the publisher and editor of the St. John Valley Times for 15 years prior to retiring in 2010. He wrote a weekly newspaper column, called Mon 5¢, in the Valley Times for more than 20 years. He has been inducted into the Maine Journalism Hall of Fame and the Maine Franco-American Hall of Fame.